
Découvrir le Vietnam contemporain à travers l’art du documentaire.
Fondation France-Asie : François Bibonne, vous êtes auteur, réalisateur et producteur de documentaires installé aujourd’hui à Hanoï. Vous venez de réaliser votre second documentaire, Once Upon a Bridge in Vietnam II [1], prolongeant le volet précédent. Comment vos études, votre relation à la musique et votre histoire familiale ont façonné ce besoin de raconter le Vietnam à travers des sujets parfois inattendus ? Comment êtes vous devenu réalisateur de films documentaires ?
François Bibonne : Je me destinais initialement au piano. Après une classe préparatoire et un master d’histoire contemporaine, je me suis dirigé vers la musique en travaillant intensément mon instrument, le piano, en prenant des cours et en m’essayant à une carrière professionnelle. Mon stage au Conservatoire américain de Fontainebleau a été un tournant : en filmant et en interviewant des musiciens, j’ai découvert la caméra. Sans formation audiovisuelle, j’ai commencé à apprendre en autodidacte ; c’était ma première véritable école d’images.
Le véritable déclic a eu lieu en 2018, lorsque ma grand-mère vietnamienne est décédée. Je suis parti au Vietnam pour la première fois afin de lui rendre hommage. Ce voyage a été une expérience profondément marquante, presque transcendante. À mon retour à Paris, un passage dans un label de musique classique m’a poussé à m’interroger sur la présence, ou plutôt l’absence, de musique classique au Vietnam : peu d’articles, peu de données, un orchestre national avec peu de visibilité. Je suis alors retourné au Vietnam pour comprendre la place de la musique classique dans le pays.
Je suis reparti juste avant la pandémie de Covid, puis soudain les frontières se sont fermées, et je me suis retrouvé installé sur place. J’ai pu apprendre à filmer de manière empirique, chaque jour. J’ai vécu la fermeture comme une chance car cela m’a offert une véritable tribune médiatique.
Grâce à ce premier film, Once Upon a Bridge in Vietnam I, j’ai affirmé ma place de réalisateur. Après un an et demi au Vietnam, je suis revenu en France, où j’ai rencontré des associations vietnamiennes et organisé des projections auprès de la diaspora.
Il y a un an, je suis retourné au Vietnam pour achever le second volet, commencé deux ans plus tôt. Ce nouveau film prolonge mon exploration du pays, toujours portée par la musique, la mémoire et ce lien intime avec mes origines.
Comment se structure aujourd’hui la scène de la musique classique au Vietnam ? Quelle est son histoire récente et quels en sont les artistes ou institutions incontournables ?
La musique classique, au Vietnam, recouvre deux réalités différentes. D’un côté, il y a la musique dite « classique » au sens européen, celle jouée avec des instruments occidentaux, structurée autour d’orchestres, de conservatoires, d’un répertoire et des échanges internationaux. De l’autre, il y a la musique classique vietnamienne, c’est-à-dire la musique traditionnelle, portée par des instruments et des formes propres au pays.
Pour la partie « occidentale », le Vietnam s’organise autour de deux pôles : Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, chacun doté d’un orchestre et d’une académie de musique. Ce réseau est évidemment bien plus restreint qu’en France, mais de ce fait, il est possible de rencontrer plus facilement les principaux musiciens, professeurs ou compositeurs, et de comprendre comment cette scène fonctionne. On y retrouve un héritage français très présent dans le répertoire et les méthodes d’enseignement, ainsi qu’un héritage russe. Aujourd’hui encore, beaucoup de musiciens vietnamiens se sont formés en Russie, et d’autres partent aux États-Unis ou au Canada.
Le pianiste le plus emblématique de la scène vietnamienne est Đặng Thái Sơn, devenu une figure internationale, lauréat du prestigieux concours Chopin en 1980, professeur au Canada, et véritable héros national. À Paris, la fondation Nguyen Thiên Đạo contribue également à préserver et diffuser l’œuvre du compositeur éponyme, figure majeure du lien musical entre la France et le Vietnam.
Mais en travaillant sur mon premier film, l’enquête m’a naturellement conduit vers la musique traditionnelle, qui est en réalité la « musique classique » vietnamienne. J’ai découvert un univers d’une grande richesse et cette exploration est devenue un tiers du premier documentaire.
Autrement dit, en cherchant à raconter la musique classique au Vietnam, je me suis retrouvé à raconter deux traditions qui coexistent, se répondent, s’influencent et qui dessinent une histoire musicale beaucoup plus complexe et passionnante qu’il n’y paraît.
Comment la musique traditionnelle vietnamienne s’inscrit-elle dans le paysage musical d’Asie du Sud-Est ? En quoi se distingue-t-elle et quelle est son identité propre ?
Il existe d’abord une forte filiation avec la Chine. Certains instruments vietnamiens, comme le tỳ bà, une sorte de guitare, viennent directement de cette influence. Dans les montagnes du Nord, les minorités ethniques partagent aussi des répertoires, des accents et des rythmes proches de ceux du sud de la Chine, ce qui s’explique par leur présence des deux côtés de la frontière.
À côté de ces héritages, on trouve des instruments profondément vietnamiens, comme le đàn bầu ou le đàn nhị, dont les sonorités sont immédiatement identifiables, ainsi que des formes vocales uniques, à l’image du ca trù, un chant de cour anciennement interprété dans les milieux impériaux.
Mon travail s’est surtout concentré sur le Nord du pays, pour des raisons pratiques puisque je vis à Hanoï. Comme en France avec ses terroirs, la diversité musicale est très marquée selon les régions, et l’étalement géographique du Vietnam accentue cette variété. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est impossible de présenter une vision exhaustive de la musique vietnamienne, ou même du football. Mon approche n’a rien d’encyclopédique ; elle s’appuie plutôt sur une subjectivité assumée et sur des thèmes qui me servent de portes d’entrée pour raconter le pays.
D’un point de vue sociologique, que révèle la pratique et l’écoute des différents répertoires musicaux au Vietnam ? Comment ces pratiques évoluent-elles aujourd’hui ?
La réalité est assez simple : la musique classique occidentale reste majoritairement pratiquée par les classes aisées. Les salaires dans les académies ou les conservatoires sont très faibles tout comme les cachets de concert aussi. Seuls des musiciens qui ne dépendent pas entièrement de leur pratique pour vivre peuvent se consacrer dix heures par jour à leur instrument. Cette dimension sociale crée un entre-soi, comparable à ce que l’on observe encore en France malgré une démocratisation importante.
La musique traditionnelle, en revanche, est beaucoup plus accessible. Elle repose sur une transmission orale, ce qui la distingue profondément de la musique classique occidentale fondée sur l’écriture, la formation musicale et la partition. Elle circule dans des milieux variés, y compris les zones rurales, où les musiciens perpétuent des savoir-faire au-delà des cadres institutionnels.
Il existe toutefois des passerelles. Les conservatoires de Hanoï et de Hô Chi Minh-Ville enseignent aussi la musique traditionnelle mais avec des méthodes héritées de l’Europe : harmonie, solfège, transcription. Cela crée une forme d’hybridation entre cultures musicales vietnamienne et européenne. Mais si l’on quitte les institutions et que l’on va dans les campagnes, on retrouve des pratiques très éloignées de cette influence. C’est cette diversité qui rend l’ensemble difficile à enfermer dans une seule catégorie sociale ou esthétique.
Pourquoi avoir choisi la musique comme premier terrain d’exploration au Vietnam, plutôt qu’un autre sujet ?
La musique est présente pour beaucoup de raisons. D’abord, la musique apporte de l’inspiration. D’un point de vue technique, je ne peux pas monter un film sans sa musique. C’est elle qui éclaire tout, qui donne le rythme et la respiration du récit.
Ensuite, la musique a été un appui essentiel. Quand je suis arrivé au Vietnam, j’avais besoin d’un point d’attache qui me relie à la France. La musique a joué ce rôle : elle m’a accompagné. Et même lorsque je me suis tourné vers le football, un domaine où je n’avais pas de réelle connaissance au départ, la musique est restée là. Elle a continué à m’aider à avancer, à structurer mes recherches, à mener mes entretiens. Elle influence ma manière de regarder le monde, et me donne peut-être un point de vue un peu différent, plus sensible, plus rythmique. C’est pour toutes ces raisons que la musique s’est imposée comme premier sujet. Elle n’est jamais très loin, quel que soit le film.
Avant d’évoquer votre second film, quels obstacles avez-vous rencontrés pendant la réalisation du premier volet ? Votre histoire personnelle a-t-elle facilité certaines démarches ou, au contraire, une forme de distance avec vos interlocuteurs ?
En réalité, ce qui a le plus facilité mes démarches, c’est l’héritage vietnamien transmis par ma grand-mère. Dès que je mentionne ce lien auprès de mes interlocuteurs, la relation change. Ils comprennent d’emblée d’où je viens et pourquoi je m’intéresse à leur culture. C’est presque une évidence partagée, une forme de légitimité naturelle.
Quant à la langue, ce n’est pas un obstacle non plus. Le milieu de la musique classique est très internationalisé : beaucoup de musiciens parlent anglais, certains parlent français, et lorsque ce n’est pas le cas, il y a toujours des personnes bilingues que je peux faire intervenir sur les tournages. J’ai quand même constaté quelques différences régionales mais le pays est globalement très ouvert.
Pour le reste, il y a eu bien sûr des obstacles, de nature très différente, mais pas liés à mon identité. Ils relèvent plutôt des réalités du terrain, du fonctionnement des institutions, des imprévus qui jalonnent tout projet documentaire ou du manque de financement [2].
Vous êtes parti de la musique, et votre second film vous a conduit vers un tout autre univers, celui du football. Comment ce passage s’est-il opéré ?
La transition vers le football s’est faite de manière fortuite. Après avoir terminé mon premier film, je souhaitais continuer à travailler au Vietnam, mais sans idée précise de sujet. Le football est apparu presque naturellement, parce que c’est une thématique présente partout dans le monde, presque banale. Et en même temps, il y avait un paradoxe intéressant : en Europe, on connaît très peu le Vietnam à travers ce prisme-là. C’était déjà un premier critère qui me rappelait la situation de la musique classique vietnamienne, dont on ne sait presque rien depuis la France.
Ensuite, quelques anecdotes ont éveillé ma curiosité. Une femme m’a raconté qu’il y a trente ans, lors d’un voyage au Vietnam, elle avait plaisanté en disant qu’elle faisait partie de la famille de Zidane ; des centaines de personnes s’étaient alors regroupées autour d’elle. Ce genre de scènes dit quelque chose de fascinant sur la place du football dans le pays, et ça m’a planté quelques graines dans mon esprit.
Et il y a eu un déclencheur : j’ai appris que le sélectionneur de l’équipe nationale était français, Philippe Troussier, qui avait entraîné le Japon précédemment. C’était une opportunité idéale pour entrer dans le milieu du football vietnamien. Je l’ai rencontré très tôt, ce qui m’a permis d’accéder à la fédération et de commencer mes recherches. Mais quelques mois plus tard, il a été renvoyé après une série de mauvais résultats. Le rejet était extrêmement fort dans l’opinion publique. J’ai donc changé mon angle d’approche du second documentaire sur le football pour m’intéresser plus non plus seulement à lui mais au sujet en général.
Finalement, ce second film a été plus rapide à tourner que le premier, car je menais le tournage et le montage en parallèle. En revanche, il a été beaucoup plus complexe sur le plan artistique. Au départ, j’étais perdu.
Dans le documentaire, le processus de recherche fait partie intégrante du film final. Filmer revient à réfléchir à voix haute et je savais que beaucoup de séquences ne seraient jamais utilisées, mais je devais passer par là. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas faire ce film en multipliant les allers-retours. Il fallait vivre sur place, retrouver un rythme vietnamien, une façon de regarder les choses qui ne s’acquiert qu’en y étant au quotidien.
Cette expérience accumulée au fil des jours ne se voit pas forcément dans les images mais elle se ressent dans le film. C’est en m’immergeant dans la vie vietnamienne, sur la durée, que j’ai retrouvé la cohérence du récit et que le film a pu trouver sa forme.
Dans de nombreux pays, le football est étroitement lié à la vie politique. Qu’en est-il au Vietnam ? Comment ce sport a-t-il accompagné, reflété ou parfois bousculé l’histoire du pays ?
Des historiens ont montré que, dès la période de l’occupation française, le football a servi d’espace de politisation. Les terrains deviennent alors des lieux où circulent des idées nouvelles, parfois révolutionnaires. C’est assez fascinant de voir comment un sport importé peut devenir un outil d’affirmation identitaire. Un moment très symbolique illustre bien cette dimension : en 1946, Hô Chi Minh organise un match entre une équipe vietnamienne et une équipe française. Ce geste n’a rien d’anodin : il marque que le football peut devenir un instrument diplomatique, un langage commun permettant d’exister sur la scène internationale.
Dans les années 1990, avec l’ouverture économique, le football prend une autre fonction. Il devient un vecteur pour les marques qui s’installent dans le pays et accompagne les premières compétitions internationales organisées au Vietnam. C’est une période où le pays s’ouvre et où le ballon rond participe à raconter cette transformation.
Aujourd’hui, le championnat national, la V-League 1, structure le paysage du football vietnamien. Les clubs dominants se trouvent souvent au Nord, notamment à Hanoï, qui concentre une grande partie des talents. Une équipe comme Hanoï Police, récemment relancée, incarne bien cette dynamique. En revanche, les exportations de joueurs restent rares. Un seul joueur très connu, Nguyễn Quang Hải, a tenté une aventure en France, à Pau. Côté féminin, une joueuse comme Huỳnh Như évolue au Portugal, dans un championnat d’excellent niveau, mais ce type de trajectoire reste exceptionnel. Il y a une histoire sportive et politique entremêlée, et finalement très révélatrice du Vietnam contemporain.
Quelle place occupe le football dans la société vietnamienne aujourd’hui, est-ce le sport le plus regardé ?
Le football est le sport numéro un au Vietnam. La qualification récente de l’équipe féminine pour la Coupe du monde a suscité une immense fierté nationale, presque une forme d’euphorie collective. Cela dit, l’attention reste encore très majoritairement tournée vers le football masculin. Pour l’équipe nationale, l'effervescence est réelle. Au moindre succès, les rues s’embrasent. Lorsque le Vietnam a remporté récemment la Coupe de l’ASEAN, l’ampleur des célébrations était impressionnante. Le football devient alors un moment collectif où tout le pays semble battre au même rythme.
Cependant, pour chacun de mes films, que ce soit celui sur la musique classique ou celui sur le football, l’idée n’a jamais été d’évaluer le niveau, la performance ou la notoriété internationale. Je ne porte aucun jugement sur la qualité des orchestres ou des équipes. Ces domaines me servent avant tout de prisme, pour raconter quelque chose sur le Vietnam. Ce sont des portes d’entrée vers une réalité culturelle, historique et sociale, bien plus que des sujets traités pour eux-mêmes.
Pour aller au-delà du cadre de vos films et dépasser la musique classique et le football, pourquoi vous êtes vous dirigé vers le documentaire plutôt que vers la fiction ? Qu’est-ce qui vous attire dans cette manière de raconter le réel à travers des enquêtes et des recherches ?
J’aime toujours commencer par distinguer clairement documentaire et fiction. Pour moi, un documentaire vraiment abouti finit toujours par toucher à la fiction, et inversement, certaines fictions très réussies prennent l’allure de documentaires tant elles se nourrissent du réel. Lorsque je suis au Vietnam, même si je travaille au cœur du réel, j’ai souvent l’impression d’être dans une fiction.
Il y a une forme de narration naturelle qui se met en place, des personnages, des rebondissements, des situations qui ressemblent presque à des scènes écrites. Et c’est pour ça que, dans ma façon de filmer, le documentaire devient une manière de raconter une histoire autant qu’une manière d’observer.
Je n’ai jamais cherché à faire des films encyclopédiques. Ce n’est pas du tout la forme qui m’attire. Ce que je fais se situe peut-être quelque part entre l’auto-fiction, le carnet de voyage et le documentaire d’enquête. N’ayant pas une formation audiovisuelle classique, je sors fréquemment des codes académiques du documentaire. Je les connais, mais je m’en écarte.
Pourtant, ce sont bien des documentaires : ils reposent sur des entretiens, sur des recherches, sur un travail de terrain structuré. D’ailleurs, le premier et le second ont été sélectionné au Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul, ce qui montre que ce format-là trouve aussi sa place dans l’écosystème documentaire.
Le documentaire est une manière de creuser le réel. Et puis il y a un aspect très concret : la fiction demande des moyens, des équipes, des budgets importants. Peut-être qu’un jour j’y viendrai, j’aimerais beaucoup. Aujourd’hui, le documentaire me permet de faire exactement ce que j’ai envie de faire : raconter des histoires vraies, mais avec la liberté narrative de la fiction.
Dans votre premier documentaire, les prémices du second étaient visibles. À présent que ce volet s’achève, une nouvelle idée commence-t-elle à émerger ? Un troisième projet est-il en train de naître dans votre esprit ?
Rien ne s’impose avec évidence. En revanche, les projections du premier film, puis celles du second, notamment la dernière à Harvard le 19 novembre, ont fait émerger un sujet qui me fait réfléchir : la diaspora vietnamienne, non seulement en France mais aussi dans le reste du monde. La manière dont cette diaspora reste soudée, quelles que soient les générations ou les pays m’intéresse.
Cela pourrait devenir la base d’un film construit autour d’un thème plus intime, peut-être une famille ou un parcours particulier. Cette cohésion m’a toujours frappé, d’autant plus que, par contraste, en tant que Français au Vietnam, je n’ai jamais vraiment ressenti l’existence d’une diaspora française ni de mécanismes de solidarité comparables. À chaque événement auquel j’ai participé, en Belgique, en France, en Angleterre ou aux États-Unis, j’ai retrouvé le même esprit vietnamien, très vivant et très présent. Et ce qui est encore plus frappant, c’est de voir des Français qui n’ont aucun lien familial avec le Vietnam s’identifier eux aussi à cette diaspora.
[1] Once upon a Bridge in Vietnam II, Official Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=Zt5SHF_f0pY
[2] Once upon a Bridge in Vietnam II, Crowdfunding : https://www.gofundme.com/f/once-upon-a-bridge-in-vietnam-2
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François Bibonne est auteur, réalisateur et producteur de documentaires français installé à Hanoï. Après des études littéraires et un parcours marqué par une profonde passion pour le piano, il part au Vietnam pour comprendre le pays de sa grand-mère et réalise une série documentaire, Il était un pont au Vietnam (Once Upon a Bridge in Vietnam). Son œuvre, empreinte de sa passion pour la musique classique, explore inlassablement la question des origines et du lien entre les cultures.